infolettre en
éléments
Total
excluant les taxes et la livraison
Votre panier est vide
Le produit a été ajouté au panier!

blogue

Dans l’atelier d’Arik de Vienne design

Publié le 04 août 2015 par Épices de cru
Atelier Arik

Épices de cru est, depuis sa création, une entreprise familiale. Ethné et Philippe ont su transmettre à leurs enfants leur passion pour les découvertes culinaires et le voyage, passion qui s’est par la suite transformée, au gré des goûts et expériences de chacun. Alors que sa sœur s’est lancée dans la chasse au thé, Arik a choisi de travailler de ses mains sans trop s’éloigner du monde gastronomique, en créant des objets qui permettent d’apprécier la splendeur de ce qui se retrouve dans l’assiette ou dans une tasse de thé. La céramique d’Arik occupe une place de choix dans notre boutique au marché Jean-Talon et, avec le thé et les épices, elle illustre bien le style de vie et l’approche propres à la famille de Vienne.

Qu’est-ce qui t’a mené vers la céramique?

J’ai eu un premier contact avec la céramique lorsque j’avais environ 6 ans, avec une grande-tante du côté de ma mère qui était céramiste. Je me souviens que j’avais bien aimé l’expérience. Après mes études -je n’avais pas envie de poursuivre en littérature- j’ai pris un moment pour me demander : «quelle est la dernière fois où tu as vraiment été heureux à faire quelque chose?» Et la réponse était claire dans ma tête : c’était lorsque je faisais de la céramique (j’avais suivi quelques cours au Cégep). C’est sûr que le fait d’avoir grandi dans une famille dans laquelle la cuisine joue un rôle aussi important m’a également poussé vers ce métier.

Comment décrirais-tu ton style?

Forme très classique et surtout entièrement fonctionnelle. C’est très important pour moi que la pièce puisse avant tout remplir son rôle. Il y a bien sûr une touche plus moderne qui s’ajoute au moment de l’élaboration du look final.

Bouteille

Est-ce que tes nombreux voyages t’ont influencé pour tes créations?

Les voyages m’ont permis de ne pas m’enfermer dans un cadre et de sortir un peu des sentiers battus pour créer mon propre cadre, si on peut dire. Il n’y a aucun doute sur l’influence des voyages en famille de mon enfance et on la retrouve, entre autres, dans les petites injections de couleurs sur différentes pièces. Je dirais aussi que mes propres voyages m’ont grandement inspiré. En fait, l’un ne va pas sans l’autre, car les voyages sont une belle source d’inspiration et l’inspiration incite ensuite à de nouveaux voyages. C’est une très belle avenue pour explorer différentes cultures et rencontrer d’autres artistes.

Est-ce important pour toi d’utiliser des matières premières québécoises?

Absolument, parce qu’on sait exactement d’où ça vient et aussi parce que lorsqu’on a besoin d’une information très spécifique par rapport à une matière, surtout dans le cas de la céramique qui est destinée à une utilisation quotidienne, on peut discuter avec la personne qui la fournit. Du point de vue d’un céramiste, il faut également mentionner qu’on a des variétés de terre qui sont incomparables au Québec. Ce sont des terres très riches en calcaire, très accessibles. Pourquoi commander une terre synthétisée qui vient de la Chine quand je peux en avoir un produit de qualité, qui vient du Québec, et encourager des gens d’ici?

Ceramique En Boutique

Quel est ton processus créatif lors de l’élaboration de nouvelles pièces?

C’est un long processus, qui se fait de manière organique. Je dessine beaucoup et je fais constamment des esquisses pendant plusieurs mois, aux feutres ou à l’encre de chine. Je fais également des lectures complémentaires sur le design et l’architecture. J’aime particulièrement m’inspirer du design classique des années 50.

Une fois que tu as une idée en tête, explique-nous les étapes de confection derrière une pièce.

Lorsqu’une idée commence à être plus claire, j’en fais d’abord un modèle en 3D en argile et par la suite, je fais des tests de cuisson, de glaçure et de coloration . Quand la version est concluante, on peut ensuite développer la pièce. Même après plusieurs mois de travail acharné, le test ultime reste la cuisson au four. C’est difficile de prédire comment la pièce va réagir à la chaleur du four et il arrive même que celle-ci soit complètement différente et qu’on se retrouve devant un échec. C’est le genre d’imprévu qui fait partie du métier.

Pieces

En moyenne, développer une nouvelle collection peut prendre combien de temps?

Souvent, je développe une idée dans ma tête, je m’emballe, mais je suis ensuite confronté à la réalité du temps et de ses contraintes. Le montage des pièces initiales prend seulement quelques jours, mais puisque j’ai choisi de n’avoir aucune opération mécanique dans mon atelier (mise à part la cuisson au four qui est nécessaire), monter toute une collection demande énormément de temps. Du début jusqu’à la fin, je crois que ça prend environ 9 mois. Comme je fais de la production en petite série, j’aime tout créer en même temps et ensuite voir ce qui fonctionne ou ne fonctionne pas et ce qui fera partie de la collection ou non.

Qu’est-ce qui t’inspire ou influence ton style?

Il y a un architecte sri lankais qui m’a beaucoup influencé, que j’ai découvert par le biais de ma mère, Geoffrey Bawa. Il y a aussi Jon Almeda, un artiste magnifique qui m’impressionne vraiment. Il a commencé son parcours en créant de grandes pièces très complexes et maintenant il fait de toutes petites pièces, à une échelle de 2,54 cm. Il met dans son travail un soin incroyable et à toute les fois que j’ai l’occasion de contempler son oeuvre, mon cœur de céramiste est touché. Dans un autre registre, j’aime aussi beaucoup le travail de Issey Miyake. Sincèrement, je dois dire que, lorsque je suis en panne d’inspiration, j’ouvre un livre de cuisine. J’ai une belle collection à la maison, alors je consulte mes livres, je regarde les photos et je relis les recettes. La nourriture est intimement reliée à la céramique, donc en regardant les livres de recettes, ça m’offre des nouvelles perspectives et des nouvelles idées.

Arik De Vienne Atelier

Est-ce que le souci du détail et de la précision est important dans ton travail?

Oui, mais de moins en moins. Je suis une personne qui a longtemps été persuadé que tout devait être parfait; c’est une forme de testament à la manière dont j’ai été formé. Avec le temps, j’ai appris à apprécier les imperfections et même à travailler avec celles-ci. J’ai découvert que les imperfections peuvent donner du caractère à une pièce, même si je considère que le soin porté à une pièce est également une forme de respect pour la terre avec laquelle on travaille. Et c’est certain qu’avec le temps j’ai beaucoup plus d’assurance dans mon travail. Ça devient vraiment une seconde nature pour moi, j’ai moins besoin de réfléchir sur les différentes étapes et mon travail se fait de manière organique.

Quelles valeurs désires-tu transmettre aux gens à travers les collections que tu proposes?

D’abord, je dois dire que le moment où l’on se réunit autour d’une table pour partager avec les gens, que ce soit notre famille ou nos amis, est très important pour moi. C’est quelque chose que je veux transmettre avec ma céramique. Je crée des pièces qui favorisent le partage et l’échange entre les gens. C’est important de prendre le temps de s’asseoir ensemble et de discuter de bonnes et des mauvaises choses, de notre journée et de nos vies. C’est à mon sens une question de transparence et d’honnêteté. Je crois qu’on a besoin de très peu de choses pour être heureux, et c’est toujours intéressant d’être entouré d’histoires. On retrouve cela dans une tasse de thé ou dans un plat. Ça permet de prendre le temps de méditer, de prendre une pause et de gérer le stress quotidien. Il ne faut pas non plus oublier de mentionner le plaisir derrière la fabrication des pièces, parce que c’est bien sûr la base de mon travail. La céramique, c’est une matière dont la composition se transforme complètement durant le processus de création. C’est intéressant de réfléchir et de se dire que la pièce que l’on tient entre ses mains était d’abord et avant tout sous une forme malléable avant de devenir cet objet solide. C’est finalement une belle réflexion sur la matière et sur les transformations possibles dans la vie.

Catégories