La cuisine turque est riche et parfumée, et on y décèle aussi bien des saveurs venues de l’Europe que de l’Asie. C’est d’ailleurs l’une des seules cuisines au monde qui fait autant l’utilisation d’épices sèches que d’herbes fraîches (un peu comme au Québec, grâce au métissage des cuisines française et anglaise).
Parmi les épices les plus couramment utilisées, on trouve le piment d’Alep, la casse, le quatre-épices, le safran et le sumac, pour ne nommer que celles-là. Comme partout en Méditerranée, les Turcs font une utilisation abondante d’huile d’olive, et les olives elles-mêmes se retrouvent généralement sur la table parmi toute une variété de mezzes, ces petits plats à partager typiques de plusieurs cuisines du Moyen-Orient. Dans certaines régions où la culture d’oliviers est plus rare, on cuisine aussi avec de la graisse de mouton.
Les fruits secs et les noix (les pistaches de Gaziantep comptent parmi les meilleures au monde) ont aussi une place importante dans bien des plats, les pilafs de riz ou de bulgur, par exemple. Si c’est surtout la qualité des ingrédients frais qui fait toute la différence, il existe tout de même quelques ingrédients incontournables à toujours avoir sous la main pour cuisiner à la turque.
De plus en plus connue chez nous, le tahini – ou tahin comme on dit en Turquie- est fait à partir de graines de sésame broyées, auxquelles on ajoute parfois un peu d’eau. On s’en sert dans la préparation des classiques hummus et baba ganoush, ou encore pour faire une sauce d’accompagnement pour des koftes ou d’autres types de grillades. Cela peut aussi constituer une excellente base pour la préparation d’une vinaigrette.
La mélasse de raisin est un sirop épais et foncé, presque noir, obtenu par la réduction de jus de raisin. On l’appelle généralement pekmez, mais le terme peut faire référence à des préparations du même type à base d’autres fruits. À l’époque des Romains, ce produit était souvent utilisé comme sucre et les Italiens en produisent encore aujourd’hui sous le nom de vino cotto (qui se vend d’ailleurs beaucoup plus cher que son cousin turc). On peut s’en servir dans des plats aigre-doux, avec de l’agneau et des fruits, par exemple. On le consomme aussi souvent au petit déjeuner, avec du tahini et du pain pita… une combinaison qui n’est pas sans rappeler les fameuses toasts beurre d’arachide et confiture!
Similaire au pekmez, la mélasse de pomme grenade est aussi élaborée à partir d’un jus de fruit qui, une fois réduit, se transforme en un liquide sirupeux, concentré et intense. La mélasse de grenade possède toutefois un goût nettement plus acide que la mélasse de raisin. On s’en sert surtout dans toutes sortes de vinaigrettes pour les salades et dans de nombreuses marinades pour les viandes grillées, un peu comme on le ferait avec du jus de citron ou du vinaigre balsamique.
La pâte de piment sert en cuisine turque à peu près comme la pâte de tomate dans la cuisine italienne (les Turcs font aussi de l’excellente pâte de tomate, n’hésitez pas à en acheter si vous avez la chance d’en trouver), on peut d’ailleurs facilement substituer l’une à l’autre dans la plupart des recettes. Traditionnellement, les piments sont séchés quelques jours au soleil avant d’être réduits en purée. Certaines pâtes sont faites uniquement à base de poivrons doux, mais on en trouve aussi de plus piquantes. Ces préparations sont parfois assez salées, il faut donc réduire la quantité de sel à ajouter aux plats en conséquence.